Retour sur le « lâcher » de ballon sonde du 27 avril 2023

Par Gilles F1EFW

F6KMF Le Radio Club de Chalon sur Saône a été sollicité pour aider à la récupération de la nacelle du ballon du Lycée Léon BLUM du Creusot.
Outre l’équipement du Lycée (nombreux capteurs et 2 caméras), nous avons embarqué une sonde RS41 reprogrammée sur 432,500.
Nous avons installé (F1EFW) un équipement sur place pour publier sur site https://amateur.sondehub.org/ , Sylvain F4GCD et Olivier F4JAM et Manu étaient en mobile pour suivre au plus près le ballon et éventuellement procéder à la récupération.
Le jeudi 27 avril vers 13h les lycéens (bien entendu aidés de leurs professeurs, notamment Frédéric qui est un habitué de ce genre de projet) ont effectué le lâché du ballon sonde.
Ce lancement a été supervisé par David du Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle de Bourgogne-Franche-Comté (Association proche du CNES)

Fermeture et validation de la nacelle (poids, dimensions, formes), toutes les expériences sont embarquées, les mises sous tension sont effectuées (Caméras, Bipbip, flash lumineux, émetteur KIWI pour la transmissions des données de télémétries).

Le gonflage de l’enveloppe se termine, on accroche la nacelle, le parachute, le déflecteur (pour les avions), et petit supplément la balise du radio club F6KMF qui permettra le suivi en temps réel sur une carte de l’évolution du ballon.
Ce suivi publié sur internet est disponible sur PC, mais également sur smartphone.

12h48 (10h48 UTC) le ballon prend son envol, sa vitesse ascensionnelle est en moyenne de 5 mètres / seconde les premières minutes, mais décroit par la suite.

Sur place, on distingue 2 équipements radio.
Sur un mât, les antennes du radio-club, une verticale VHF/UHF pour la voie de service 145 Mhz, et une antenne trèfle pour la réception de la sonde sur 432.500 Mhz.
Une antenne YAGI sur 137 Mhz est orientée vers l’EST pour la réception des données de télémétries.

Un récepteur assure la réception du 137 Mhz, il est suivi d’un démodulateur FSK qui est connecté à un PC.

Dés qu’une trame de télémétrie est reçue sur 137 Mhz, les données de chaque voies (une par expériences) sont lues à voix haute par une étudiante, les « responsables » des expériences alimentent alors leur tableau.

La station du radio club F6KMF, un FT817 assure la voie de service, la balise est reçue par un mini-récepteur SDR, sur le PC le logiciel SDR-Console permet la réception et le logiciel HORUS se charge de la démodulation des trames et de la publication sur le site Amateur.sondehub.org

Trois lycéens sont chargés de suivre précisément le ballon, de collecter la trajectoire et d’identifier le moment exact de l’éclatement de l’enveloppe.
Le travail de ce groupe a été facilité par le logiciel HORUS qui alimente automatiquement un fichier avec toutes ces informations.

Après un arc de cercle au décollage, le ballon prend conformément aux prévisions la direction du sud-est, a 11h11 il est déjà à plus de 6000 mètres d’altitude.

13h50, la Bresse est survolée et on va s’attaquer au Jura … Nous sommes à plus de 15000 mètres d’altitude, et le point de chute prévu (près de LAMOURA) semble s’éloigner, on serait sur les berges Suisses du Lac Léman.

Un grand merci à F1FFS, F4ALM, F4JAM, F5APQ, F5IKO, F5RZC, F6ASP, F6KMF, Manu 14FRS4476, 14SR107 qui ont permis le suivi en temps réel de cet évènement en mettant à notre disposition leur station de réception et en publiant les informations sur amateur.sondehub.org.

14h44, altitude 23300 mètres, la balise est détectée par Olivier F4JAM et Sylvain F4GCD qui sont au point de chute calculé le matin,
le ballon passe, mais ne s’arrête pas ….

Grâce aux données collectées par les stations radioamateurs actives et publiées, nous pouvons aisément trouver le moment précis de l’éclatement de l’enveloppe, 14h40 (heure locale) à 29212 mètres d’altitude.

A 15h26, nous perdons notre balise entre les montagnes (pas de station radioamateur à proximité), à 15h47 grâce à Olivier F4JAM et Sylvain F4GCD qui se sont déplacés, nous identifions précisément le point de chute (au mètre près), notre ami Manu a abandonné la poursuite à la frontière Suisse.

Voilà …. on aperçoit la nacelle, le défecteur et un peu plus à droite le parachute, le tout perché à une quinzaine de mètres dans une zone boisée.
Nous ne désespérons pas de trouver quelqu’un pour décrocher les équipements et que les lycéens puissent récupérer leurs expériences.

J’espère que nous aurons l’occasion d’être à nouveau associés à ce genre de projet, c’est très intéressant et très motivant pour les jeunes (et moins jeunes).